|
|
 |
|
EDITORIAL/ÉDITORIAL |
|
Year : 2023 | Volume
: 28
| Issue : 1 | Page : 4 |
|
Une froide nuit d'hiver
Peter Hutten-Czapski
Rédacteur Scientifique, JCRM, Haileybury, ON, Canada
Date of Submission | 15-Oct-2022 |
Date of Decision | 15-Oct-2022 |
Date of Acceptance | 04-Nov-2022 |
Date of Web Publication | 02-Jan-2023 |
Correspondence Address: Peter Hutten-Czapski Rédacteur Scientifique, JCRM, Haileybury, ON Canada
 Source of Support: None, Conflict of Interest: None
DOI: 10.4103/1203-7796.366283
How to cite this article: Hutten-Czapski P. Une froide nuit d'hiver. Can J Rural Med 2023;28:4 |
Je ne me souviens pas de tous les accouchements auxquels j'ai assisté, mais certains m'ont marqué plus que d'autres; un en particulier qui n'a été ni trop facile ni trop difficile. Bien sûr, comme s'est souvent le cas, c'était un moment joyeux avec l'arrivée d'une adorable petite fille. Cependant, je m'en souviens pour d'autres raisons. Il faisait froid et pendant les heures que j'avais passées à l'hôpital à m'occuper de ma primipare, une pluie glaciale était tombée; glissante dans le stationnement, mais pas exécrable, du moins c'est ce que je pensais.
Je me suis rapidement frayé un chemin pour accéder à ma voiture. J'ai gratté le pare-brise pour obtenir au moins un semblant de visibilité et je me suis mise à conduire en route vers mon domicile. J'étais peut-être un peu distraite par l'accouchement agréable qui venait de SE produire. J'étais plus ou moins un mode pilote automatique lorsque j'ai descendu la colline, sans trop savoir ce qui allait SE produire. Malheureusement, je m'en suis rendu compte seulement bien après le point de non-retour. J'ai ressenti un moment d'anxiété lorsque j'ai remarqué que je n'étais plus en contrôle de mon véhicule. Je n'allais pas vite du tout, mais la gravité et un faible coefficient de friction m'ont soudainement rappelé les lois de la physique. Je ne sais pas si c'était juste la chance ou la manière dont j'ai manœuvré mon volant, mais j'ai réussi à glisser lentement dans le fossé, au lieu de me retrouver dans le lac tout en bas de la colline.
En sortant de la voiture, j'ai constaté, avec une grande perspicacité, que le terrain rendait toute marche difficile. Le fossé offrait la meilleure traction. Par chance, un de mes patients a réussi à me dégager, mais seulement après le passage de la sableuse de la ville! Après tout cela, j'ai finalement réussi à rentrer chez moi et, comme c'était le jour du Nouvel An, j'ai pu faire la grasse matinée (un repos bien mérité).
Dans les années qui ont suivi, j'ai revu à plusieurs reprises la maman et sa petite fille; parfois en public, parfois socialement et parfois au bureau pour des visites de bien-être du bébé ou l'inévitable infection des voies respiratoires. Avec le temps, la petite fille a grandi et a quitté la ville avec des objectifs plein la tête; comme le font beaucoup de jeunes enfants brillants de ces régions.
Je demande à la maman de me tenir au courant de ses progrès, ce qu'elle fait périodiquement. Elle est maintenant à la retraite et, à part l'ennui qu'elle a ressenti aux pires moments de la pandémie, elle profite de chaque minute. Elle est en bonne santé, ne prend aucun médicament et je ne la vois pas si souvent. En vérité, ce n'est pas nécessaire. Cependant, lorsque je la vois, je me souviens d'un accouchement merveilleux qui a eu lieu il y a trente ans et, surtout, de tous les détails de la vie qui SE sont déroulés par la suite.
Ce n'est peut-être pas une histoire particulièrement extraordinaire, mais mon cabinet en est rempli. C'est la richesse de ces types d'histoires, des souvenirs et de ces liens que je trouve si épanouissants. C'est ce lien qui donne un sens au travail d'un médecin généraliste rural. Je suis vraiment reconnaissant d'avoir la chance d'en être un. Nous avons une merveilleuse profession.
|